Enoncé Français série ACD 2003

Baccalauréat de l'enseignement général

Madagascar

Session 2003

 

français    –  Séries : A C D

 

N.B :  Le candidat doit traiter UN sujet sur les TROIS proposés

 

SUJET  1  

 

Les adolescents d’aujourd’hui ne lisent guère et peut-être ne savent plus lire. Les enquêtes et les sondages, les observations des enseignants et des bibliothécaires apportent sur ce point des témoignages convergents. Mais l’extension même de la crise, ses symptômes et ses causes demeurent trop souvent mal connus. La lecture des adolescents, dans ses formes et dans ses objets, nous échappe. Quant à leur ‘‘non-lecture’’, elle est interprétée tantôt comme l’effet d’une lassitude passagère (née de quelle saturation ?), tantôt comme le signe d’une aversion définitive à l’égard de la civilisation de l’imprimé. Quelle place occupe donc l’objet-livre dans la vie des adolescents ? Comment est-il perçu par eux ? ( . . . )

L’éloignement à l’égard du livre en général est plus sensible encore vis-à-vis de la littérature. Le livre, quel qu’il soit, est assimilé au livre de classe, obligatoire, donc ennuyeux. Les lycéens formulent, du reste, à l’encontre des textes au programme un même grief : ils les jugent trop anciens, trop éloignés de l’actualité. Un poète comme Baudelaire leur paraît échappé d’une lointaine préhistoire. A la limite, ce type d’attitude conduit à un refus de la dimension historique. 

La crise de la lecture se marque, qui plus est, par le choix de nouveaux objets où l’image tend de plus en plus à supplanter le texte. Aux romans, aux essais, les jeunes préfèrent les magazines illustrés, les bandes dessinées et, s’ils appartiennent aux milieux défavorisés, les photos-romans. Jamais le culte de l’image n’a réuni autant d’adeptes : tandis que les enfants réclament des dessins animés, des spots publicitaires, les adolescents collectionnent les affiches et les posters.

Ces quelques réflexions illustrent le déclin relatif du livre dans la vie et dans les loisirs des adolescents. Leurs lectures morcelées, occasionnelles, indifférenciées dans leur objet, quand elles ne sont pas inexistantes, le succès d’une para-littérature où l’image est omniprésente montrent bien que le paysage mental des lycéens s’est en quelques décennies profondément modifié. Le livre n’est plus, hors de l’école, l’instrument privilégié de l’acquisition d’un savoir, la lecture n’est plus l’occasion d’une exploration véritable.

B. BRECOUT

QUESTIONS

IEtude lexicale et morpho-syntaxique                                (5 points)

I – 1 –  Lexique :

1 -     a) Quel est le verbe dérivé de ‘‘acquisition’’ ?                                                                                                 (0,5 point)

      b) Employez ce verbe dérivé dans une phrase significative.                                                                                         (0,5 point)

2 -     Expliquez la phrase : « Quant à leur ‘‘non-lecture’’, elle est interprétée tantôt comme l’effet d’une lassitude passagère, tantôt comme le signe d’une aversion définitive à l’égard de la civilisation de l’imprimé »                                                          (1 point)

I – 2 –  Morpho-syntaxe 

1 -     Mettez à la voix passive : ‘‘Les enquêtes et les sondages, les observations des enseignants et des bibliothécaires apportent sur ce point des témoignages convergents’’.                                                                                                                         (1 point)

2 -     Transformez la phrase suivante de façon à obtenir une proposition principale et une proposition subordonnée circonstancielle de conséquence :

 ‘‘Le livre est assimilé au livre de classe, donc ennuyeux’’.                                                                                  (1 point)

3 -     Mettez à la forme affirmative :

 ‘‘Les adolescents d’aujourd’hui ne lisent guère et peut-être ne savent plus lire’’.                                  (1 point)

IICompréhension                                                              (5 points)

1 -     Quelles sont les différentes causes de la ‘‘non-lecture’’ chez les adolescents ?                                                              (2 points)

2 -     a) Comment se manifeste cette crise de la lecture ?                                                                                                        (1 point)

b) D’après vous, que faut-il faire pour freiner cette crise ?                                                                                             (2 points)

IIIExpression écrite                                                            (10 points)

Quant à vous, aimez-vous lire ou non ? Justifiez votre position. (aux environs de 30 lignes).                                   

 

 



SUJET  2                                                                                                                                                                          

 

Le chômage, une invention récente

Le chômage est une invention récente sous la forme où nous le connaissons, du moins ! C’est-à-dire, sous une forme massive et totale.

Massive : on estime environ 500 millions de personnes, aujourd’hui, sans emploi dans le monde (  . . . ). Jamais un chiffre aussi important n’a été enregistré dans le monde.

Le chômage actuel revêt aussi une forme totale. Car, des sans-emploi, il en existait autrefois aussi : vagabonds, chemineaux, mendiants ( . . . ) ; la plupart des adultes et la quasi-totalité des enfants fournissaient un travail professionnel.

Certes dans les villes, la misère des sans-travail n’avait pas de bornes, comme en témoignent les très nombreux abandons d’enfants ( . . . ) mais ces miséreux s’intégraient à leur manière dans les sociétés de l’époque, rurales pour l’essentiel. En Grande-Bretagne, la ‘‘loi sur les pauvres’’ contraignait les paroisses à subvenir aux besoins de ceux qui étaient privés de ressource. Ailleurs, les institutions ou les règles religieuses ( . . .) permettaient d’assurer un minimum aux personnes privées de ressources. Et surtout, le rythme des saisons, la nature du travail permettaient toujours d’échanger du travail contre un quignon de pain ( . . .).

Il n’est plus ainsi aujourd’hui : la coupure entre le travail et le non-travail s’est approfondie. Cette coupure s’explique de deux façons :

-     D’abord, le travail n’est plus une participation à l’ouvrage commun d’une société (par exemple, les moissons), donnant droit à une fraction de la production. C’est désormais une source de revenus : du coup, il est devenu l’objet d’un calcul économique. Comme le travail coûte quelque chose à l’employeur, il faut qu’il lui rapporte au moins l’équivalent. Il y a eu, en quelque sorte, un phénomène d’individualisation. Dans une société traditionnelle, toute la population est requise : des plus jeunes aux plus âgés, chacun doit fournir sa participation. D’ailleurs, la pression sociale est telle que nul ne peut s’y dérober. Mais en contrepartie, les règles sociales assurent à tous une part plus ou moins importante de la production ( . . . ).

-     De plus, depuis un siècle, le travail est indissociable d’un outil, dont la fabrication est généralement trop complexe pour pouvoir être envisagée par celui qui l’utilise (. . . ). Là encore, avoir ou ne pas avoir la disposition d’un outil de travail crée une coupure quasi totale entre les actifs et les exclus.

Ce cancer du chômage, les sociétés traditionnelles ne l’ont donc pas connu. Vers 1650, la planète comptait environ 500 millions d’habitants. Par delà la diversité énorme des cultures et des savoir-faire, un trait caractérisait l’ensemble de l’humanité : le caractère fruste des techniques de production.

Avec l’irruption du capitalisme et la révolution industrielle, les choses changent. L’outillage s’améliore, le savoir-faire se perfectionne. Là où 50% de la population devrait s’échiner à produire la nourriture, 30%, puis 20% suffisent : à la fin du XIXème siècle, le nombre d’habitants en France a doublé. Mais les actifs ne représentent  plus que la moitié de la population : les enfants et une partie des femmes sont exclus ( . . . ). Le travail ( . . . ) est devenu un acte personnel, individuel, qui s’effectue contre une rémunération, et qui exige donc un minimum de productivité.

D. Clerc, ‘‘Faim et développement’’, Dossier n°83-11 Novembre 1983.

 

QUESTIONS

ICompréhension                                                                (10 points)

1 - Relevez deux mots ou expressions du texte appartenant au champ lexical du ‘‘chômage’’.                                                     (2 points)

2 - a) Donnez un nom dérivé de ‘‘subvenir’’.                                                                                                                                 (1 point)

b) Employez le nom trouvé dans une phrase de votre choix.                                                                                                 (1 point)

3 - Soit la phrase :            ‘‘En contrepartie, les règles sociales assurent à tous une part plus ou moins importante de la production’’.                                   Mettez-la à la voix passive.                                                                                                                   (2 points)

4 -  Transformez cette phrase de façon à obtenir une principale et une subordonnée :                                 

‘‘La fabrication (d’un outil) est généralement trop complexe pour pouvoir être envisagée par l’utilisateur’’.      (2 points)

5 - Pourquoi l’auteur associe-t-il le chômage au mot ‘‘cancer’’ ?                                                                                                    (2 points)

 

IIRésumé                                                                          (10 points)

Résumez le texte au quart de sa longueur, soit 152 mots environ. (Marge de 10%).

 

 

SUJET  3           DISSERTATION                       (20 points)

 

Quelles sont les causes et les conséquences de la drogue ?

Et quelles solutions proposeriez-vous pour enrayer cette pratique ?

 


Modifié le: Friday 8 September 2017, 11:41