Enoncé Français série ACD 2004
Baccalauréat de l'enseignement général
Madagascar
Session 2004
FRANCAIS – Séries : A C D
N.B : Le candidat doit traiter UN sujet sur les TROIS proposés.
SUJET I : Eradiquons le terrorisme de base
[…]. Nous voyons, avec l’attaque des tours jumelles du World Trade Center de New york, le niveau de barbarie atteindre des degrés insoupçonnables. […]
[…]. Hier, New York et les Etats-Unis, blessés dans leur chair, étaient en état de choc. Aujourd’hui, ils vivent honorablement le deuil, se rendant à leur lieu de travail, rouvrant les aéroports, tunnels, bureaux et écoles. Demain, la colère de cette nation éclatera sans merci. Nous sommes en guerre. Il ne s’agit pas d’une guerre conventionnelle, comme les Américains en ont souvent affronté, ni même d’une guerre de guérilla, comme les Français et les Britanniques en ont vécu dans leurs colonies. Il s’agit d’une guerre nouvelle dans la forme et dans le fond : une guerre contre le terrorisme et l’obscurantisme1.
Nous ne voulons pas que nos enfants, nos structures et notre histoire disparaissent demain sous une explosion nucléaire dans le port de Marseille ou Londres. Or, il s’agit d’un risque réel, qui suit le phénomène d’escalade du terrorisme de masse. […]
[…] Nous ne voulons pas que nos organisations -entreprises, banque, armée, hôpitaux- ressombrent dans le chaos. Or, des cyberterroristes pénètrent semaine après semaine nos serveurs et banques de données, modifient des programmes et créent des « portes de derrière » pour revenir plus tard sans y être invités. Sans pénétrer physiquement les locaux d’une société ou même le territoire national, ces terroristes peuvent changer des données cartographiques avant la construction d’un pont ou médicales avant une opération chirurgicale. Ils peuvent créer des fausses alertes, dérouter des communications et ouvrir des vannes de barrage. En somme, ils peuvent semer le chaos.
Occupant air, mer, terre et Internet, cette nouvelle guerre contre le terrorisme et l’obscurantisme nous concerne tous, nous y avons tous, une part de responsabilité et un rôle à jouer, que nous soyons chef d’entreprise, cadre, fonctionnaire, parent ou autre […]
Vincent Grimaldi, Les Echos du vendredi 14 et 15 Septembre 2001.
1- Obscurantisme : Hostilité systématique aux projets de civilisation.
QUESTIONS
I - ETUDE LEXICALE ET MORPHO-SYNTAXIQUE (5 points)
I-1- Lexique (2 points)
1.- a- Quel est le radical de « dérouter » ? Donnez le sens de ce verbe. (0,5 point)
b- Employez ce verbe dans une phrase. (0,5 point)
2.- Construisez une phrase avec le verbe « éclater ». (0,5 point)
Une autre phrase avec le verbe « s’éclater ». (0,5 point)
I-2- Morpho-syntaxe (3 points)
1- Transformez la phrase suivante de manière à obtenir une phrase complexe comportant une proposition subordonnée d’opposition : « Sans pénétrer physiquement les locaux d’une société ou même le territoire national, ces terroristes peuvent changer des données cartographiques avant la construction d’un pont ou médicales avant une opération chirurgicale ». (1,5 point)
2- « Nous ne voulons pas que nos enfants, nos structures et notre histoire disparaissent demain sous une explosion nucléaire… »
a) Précisez le temps et le mode du verbe souligné . (0,5 point)
b) Justifiez l’emploi de ce mode. (1 point)
II- COMPREHENSION (5 points)
1) Le texte évoque les deux risques auxquels le terrorisme nous expose.
a- Lesquels ? Relevez dans le texte des mots ou expressions illustrant chacun de ces risques. (2 points)
b- Que propose l’auteur pour les éviter ? (0,5 point)
2) Pourquoi l’auteur a-t-il choisi le terme « cyberterroristes » pour désigner certains terroristes ? Sont-ils plus ou moins dangereux que les « guérilleros » ? Pourquoi ? (2,5 points)
III- EXPRESSION ECRITE ( 30 à 40 lignes environ) (10 points)
Qu’est-ce qui vous semble être redoutable pour l’humanité : la guerre conventionnelle ou le terrorisme ?
Illustrez votre réflexion par des exemples concrets justifiant votre position.
SUJET II : Éloge de la différence
L'une des tâches les plus importantes de notre temps, et sans doute de tous les temps, est d'abolir le mépris, d'enseigner l'importance vitale des différences entre les hommes.
Le jour où me fut annoncé le prix Nobel était, par hasard, la journée de la tolérance. Cette coïncidence m'a frappé car, devant les journalistes auxquels j'exposais les bienfaits de la diversité biologique, je venais d'insister en même temps sur les bienfaits de la diversité culturelle.
Les variations entre individus sont une nécessité pour qu'une espèce s'adapte aux modifications de son milieu, pour qu'elle se perpétue malgré les agressions diverses qu'elle subit.
Grâce à une subtile différence, tel individu saura résister à une épidémie alors que tel autre y succombera. Or, il n'y a et il n'y aura jamais (hormis les vrais jumeaux) deux individus identiques. Chaque homme est unique.
L'avenir de l'espèce, sa capacité d'adaptation, d'évolution biologique passe par la conservation jalouse de cette diversité. L'uniformisation conduirait au déclin, puis à la dégénérescence et à la mort. L'idée de «race pure» est donc un non-sens biologique.
Par analogie, l'évolution culturelle de l'humanité passe par une préservation jalouse des diversités intellectuelles des individus et des groupes ethniques. Elles lui ont permis de s'adapter aux conditions les plus différentes et les plus rudes. Elles lui permettront de s'adapter aux nouvelles structures, notamment à celles socio-économiques qu'impose la technologie moderne.
La liberté de pensée ou d'opinion, le libre exercice des cultes, ne sont que la libre expression des diversités individuelles. Elles sont le levain d'une humanité constamment en marche.
Ici encore, uniformité serait l'équivalent de mort.
Je n'aime pas le mot de tolérance car il implique déjà une sorte de refus péniblement refoulé, une sorte de résignation.
Les différences entre les êtres ne doivent pas être simplement tolérées ; elles doivent être admises, encouragées, cultivées en pleine conscience des richesses inestimables qu'elles apportent.
Jean Dausset, in « Le Courrier de l’Unesco », sept. 1982
(Texte extrait de « Réussir le Résumé » de M. Maxaire)
QUESTIONS
I - COMPREHENSION (10 points)
1- Relevez dans le texte un synonyme de « différence ». Construisez une phrase avec ce mot. (1 point)
2- a) Relevez dans le texte un antonyme de « différence ». (0,5 point)
b) Relevez deux mots appartenant au champ lexical de cet antonyme (2 points)
3- Soit la phrase : « Je n’aime pas le mot de tolérance car il implique déjà une sorte de refus péniblement refoulé, une sorte de résignation ».
Transformez cette phrase de manière à avoir une phrase complexe (principale + subordonnée). (1 point)
4- Soit la phrase : Jean Dausset affirma : « grâce à une subtile différence tel individu saura résister à une épidémie alors que tel autre y succombera ». Transposez cette phrase au style indirect. (2 points)
5- Expliquez le mot « résignation ». (1 point)
6- Expliquez le titre de ce texte « Éloge de la différence ». (2,5 points)
II- RESUME (10 points)
Résumez le texte en 120 mots (marge de 10%) soit au quart de sa longueur.
SUJET III : Dissertation (20 points)
« L’incitation au changement de mentalité suffirait-elle à résoudre le problème de la corruption dans le Tiers-Monde » ?