Dysfonctionnement du système immunitaire

Dysfonctionnement du système immunitaire

Certaines réponses immunitaires ont des conséquences pathologiques pour l’organisme, on distingue :

-Dysfonctionnement par excès : allergies et maladies auto-immunes

-Dysfonctionnement par défaut : déficit immunitaire ou immunodéficience

1) Dysfonctionnement par excès

a- Les allergies

C’est une réaction exagérée ou hypersensibilité vis à vis de certains antigènes appelé allergènes qui n’ont, le plus souvent, aucune toxicité propre .Ces allergènes sont de nature très variées.

Les allergies se présentent par des réactions inflammatoires : œdème, boutons ; rougeur…

On distingue deux types d’allergies :

-Hypersensibilité immédiate à médiation humorale : troubles apparues quelques minutes après contact, elle est due à un excès de sécrétion d’IgE et de certains médiateurs ((histamine),  à une insuffisance probable de LTs.

-Hypersensibilité retardée à médiation cellulaire : réaction cutanée survenant après des contacts répétés de la peau avec certaines substances chimiques contenues dans des objets de la vie courante. La réaction inflammatoire se présente après 24 à 48 heures

b- Maladies auto-immunes

Le système immunitaire du malade présente une agressivité vis à vis de ses propres composant c’est-à-dire les défenses immunitaires sont dirigées contre des molécules du « soi ». Il y a production d’auto-anticorps dont la cible est un organe ou une molécule déterminée. Les organes atteints sont envahis de plasmocytes, LTc et phagocytes.

Quelques maladies auto-immunes

Maladie

Cibles

Conséquences

Diabète juvénile

pancréas

hyperglycémie

Maladie de Basedow

Récepteurs de l’hormone stimulant la thyroïde

Hyperthyroïdie

myasthénie

Récepteurs de l’acétylcholine

Faiblesse musculaire ; paralysie

Anémie hémolytique

Globules rouges

Destruction des hématies

Gastrite atrophique

estomac

Atrophie de l’organe

Sclérose en plaques

Myéline des centres nerveux

Troubles du système nerveux

Polyarthrite rhumatoïde

immunoglobines

Rhumatismes articulaires

Lupus érythémateux

ADN des cellules

Erythème(rougeur) facial, lésions multiples(reins…)

 

2) Dysfonctionnement par défaut ou Immunodéficience

C’est une  insuffisance d’une ou plusieurs fonctions du système immunitaire entraînant des manifestations pathologiques. On distingue :

- Déficits congénitaux ou déficits primaires

- Déficits acquis ou déficits secondaires

a-Déficits congénitaux ou primaires

Certains enfants naissent dépourvus de défenses immunitaires ; ils ne peuvent pas lutter contre les infections microbiennes, ils meurent bien avant l’âge de un an sauf si on les isole très tôt dans des enceintes ou « bulles » stériles afin d’éviter tout risque de contamination.

Ces déficits affectent aussi bien l’immunité humorale que l’immunité cellulaire ou les deux à la fois.

- Le déficit de l’immunité humorale est caractérisé par une diminution de nombre de LB et plasmocytes donc d’un défaut de production d’anticorps

- Le déficit d’immunité cellulaire est caractérisé par un déficit de LT

b-Déficits acquis ou secondaires

Ils résultent de maladies, de carences alimentaires, de divers traitements médicaux, des infections virales aiguës conduisant à une baisse des défenses immunitaires (cas du SIDA)

Le SIDA ou Syndrome d’Immunodéficience Acquise

         L’agent responsable : VIH

VIH= virus d’immunodéficience Humaine, isolé depuis 1983, très fragile, ne résiste ni à la chaleur, ni aux antiseptiques. Il se reproduit particulièrement dans les LT h, les macrophages et certaines cellules nerveuses.

 C’est un rétrovirus : virus à ARN capable d’intégrer son information génétique aux chromosomes des cellules infectées c’est-à-dire à leur molécule d’ADN. Il contient des enzymes transcriptase inverse, qui permet de recopier une molécule d’ARN en molécule d’ADN. Ainsi plusieurs copies d’ADN, contenant l’information génétique nécessaire à la production de centaine de VIH sont placées en attente dans les chromosomes de LTh infectés:

         Le sujet infecté devient séropositif et peut transmettre le virus

Comme toute infection virale, l’organisme réagit : les cellules infectées produisent des interférons qui vont se fixer sur la membrane des cellules voisines non infectées,  les LB sensibilisés (qui ne sont pas atteints) fabriquent des anticorps anti-VIH. Ceux-ci  sont déversés dans le sang et décelables après un délai de deux semaines ou quelques mois. Un sujet est dit séropositif quand les tests  identifient dans son sérum la présence d’anticorps anti-VIH : c’est la preuve que le sujet a été contaminé. Les anticorps ne neutralisent que très faiblement les VIH, si bien que  la maladie peut continuer à évoluer. Deux cas sont alors possibles :

-1er cas : le virus reste à l’état latent dans les lymphocytes, pendant plusieurs années, on ne sait pas encore combien ; le sujet est séropositif mais il ne présente aucun symptôme de maladie, il est porteur asymptomatique. Un réveil du virus semble se produire chez  10 à

50 % des porteurs séropositifs plusieurs années après la primo-infection.

-2ème cas : le virus est reproduit par les lymphocytes à partir de l’ADN intégré dans les chromosomes ; les cellules infectées libèrent le virus par bourgeonnement puis, meurent. Les virus contaminent alors d’autres cellules, qui mourront à leur tour. Les lymphocytes axillaires, dont le nombre se réduit, ne peuvent plus assurer leur rôle immunitaire qui est d’amplifier les réactions de défense à médiation cellulaire et humorale ; pour l’organisme malade, la porte est ouverte à toutes les infections : Les malades du SIDA ont des défenses amoindries

La maladie présente plusieurs formes : le SIDA-maladie est marqué par l’apparition de maladies « opportunistes » qui profitent du déficit immunitaire pour s’installer : atteinte pulmonaire, cancer cutané ou sarcome de Kaposi, atteinte du système nerveux

La transmission de VIH peut se faire de quatre manières différentes :

-transmission sexuelle

-Transfusion sanguine et injection d’extraits sanguins

-Echanges d’aiguilles et accessoires contaminés

-De la mère contaminée au fœtus et au nouveau-né

         Le Cycle du VIH

Le virus du SIDA présent dans le sang est capable de se fixer à des cellules particulières du système immunitaire : les lymphocytes T4. Ces lymphocytes sont ainsi nommés, car porteurs de la protéine transmembranaire CD4. La fixation du virus à ces cellules fait intervenir CD4 (reconnu par la protéine gp120 du virus), ainsi que d'autres protéines membranaires (les corécepteurs) (voir "entrée du virus"). A partir de cette fixation, le matériel génétique du VIH peut pénétrer dans le lymphocyte.
Il est à noter que le VIH peut en fait infecter de nombreux types cellulaires différents. Nous nous limiterons ici à l'exemple des lymphocytes T4.

Une fois dans le cytoplasme, l'ARN du virus est rétrotranscrit en ADNc double brin. Cet ADNc pénètre dans le noyau, et s'intègre au génome de la cellule hôte. L'expression des gènes du virus permet alors la fabrication des protéines du virus. Assemblées, elles permettent la formation de nouveaux virions, qui bourgeonnent de la cellule, en s'entourant au passage d'une membrane (héritée de la cellule infectée). Ceci permet la libération de nouveaux virus dans le sang de l'organisme infecté.
Il est à noter que l'expression du génome viral se réalise grâce à la machinerie de transcription (puis de traduction) de la cellule infectée.


 


Modifié le: Friday 14 September 2018, 14:17