Failles et séismes 1
FAILLES ACTIVES ET SEISMES : (1) OBSERVATIONS DE TERRAIN |
Les séismes sont des catastrophes naturelles aussi meurtrières qu'imprévisibles. En attendant de pouvoir prévoir un jour de manière fiable les séismes, il faut absolument prévenir leurs effets. La construction de bâtiments capables de résister aux secousses, suivant des normes parasismiques, est la seule manière de protéger de façon efficace les populations vivant dans les zones dangereuses. évaluer le risque sismique, c'est donc avant tout reconnaître, étudier et évaluer le potentiel sismique des structures qui produisent les séismes : les failles actives. |
Failles normales : | |
Sur le terrain, l'escarpement de faille (Figure 1b) photographié ici 60 ans après le séisme de Fuyun (Mongolie, M=8, 11 août 1931) est un bel exemple du jeu d'une faille normale. Cet escarpement déchire la steppe et correspond à un affaissement de plusieurs mètres du bloc aval par rapport au bloc amont. |
Failles inverses : | |
Un exemple classique de ce type de faille correspond à l'escarpement formé lors du séisme d'El Asnam (Algérie, M=7.3, 10/10/1980) (Figure 2b). |
Failles décrochantes : | |
L'escarpement formé lors du séisme de Landers (Californie, M=7.2, 28/6/92) correspond au jeu d'une faille décrochante dextre (figure 3b). Le décalage de la route asphaltée est d'environ 2 mètres. Figure 3b : décrochement dextre, séisme de Landers, Californie. Cliché K. Sieh, CALTECH.
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Ces trois grands types de faille se rencontrent souvent dans la nature. Parfois, mouvements décrochants et verticaux se combinent et les failles sont mixtes. On parle par exemple de faille décrochante-normale (combinaison 3a et 1a) ou de faille inverse-décrochante (combinaison 2a et 3a) suivant la prépondérance d'une des composantes du mouvement. |
Les séismes |
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Les failles normales ont souvent une longue histoire sismique et cumulent les glissements de plusieurs centaines de séismes, fabriquant ainsi un relief caractéristique. La répétition des tremblements de terre finit par créer un dénivelé topographique important (figure 4b,c). Le compartiment que la faille fait monter est soumis à l'érosion alors que le compartiment qu'elle fait descendre piège les matériaux enlevés au relief naissant. Le front montagneux créé par la faille normale est incisé par les rivières qui découpent des facettes triangulaires sur sa façade. Les facettes triangulaires peuvent atteindre plusieurs centaines de mètres de hauteur et représentent ainsi le déplacement cumulé pendant plusieurs centaines de milliers d'années. |
Figure 4 b: Failles normales du Basin and Range (Ouest des Etats-Unis) : cette faille porte la trace du dernier tremblement de terre : liseré blanchâtre réactivant la base de l'escarpement cumulé. Cliché R. Wallace, USGS |
Figure 4c : Faille de Lamia (Grèce centrale) Cette faille présente de très grandes facettes triangulaires. La morphologie de cette façade montagneuse signe la présence d'une faille active à fort potentiel sismique. Cliché B. Meyer, IPGP |
Vers une meilleure prévention de l'aléa sismique |