Les vaccins et les sérums

LES VACCINS ET LES SERUMS

A- LES VACCINS

vaccin vaccin

I/ Définition :

On désigne sous le nom de « vaccin » toute culture microbienne atténuée dont l’inoculation donne une maladie bénigne qui immunise contre la maladie virulente.

II/ Découverte de la vaccination :

Le médecin anglais JENNER (1749-1823), qui pratiquait la variolisation dans son district, remarque que certaines paysannes qui avaient contracté une maladie de vache, le « cow-pox » étaient réfractaires à la variole. Une vache atteinte le « cow-pox » présenta sur ses mamelles des pustules semblables à cette d’une varibleuse. La maladie transmise à l’homme contracta le « vaccin ».

Après guérison, il le contamina avec du plus de varioleux. L’homme resta indemne.

Le « cow-pox », maladie bénigne transmissible à l’homme, immunise donc contre la variole.

III/ Pratique de la vaccination :

a - Préparation du vaccin :

- On rase les flancs d’une génisse bien saine, et on lui fait une centaine de légères incisine ou scarification et on y applique du virus vaccinal.

- On racle les croûtes consécutives aux pustules

- Les croûtes broyées mélangées à la glycérine constituent la pulpe vaccinale ou vaccin jennérienne

- On répartit la pulpe vaccinale dans de petits tubes de verre stérilisée et protégés par des étuis métalliques.

- La pulpe vaccinale doit être conservée au froid, en dessous de 0°C, il devra être utilise dans le mois qui suit sa sortie de la glacière.

b - Emploi du vaccin :

Les vaccins peuvent être introduits dans l’organisme de différentes façons :

- Par scarification : On pratique sur la peau, quelques égratignures sur la peau et on y dépense le vaccin.

- Par injection intradermique ou sous cutanée

- Par injection ou intramusculaire

IV/ Nature des vaccins :

Suivant leur préparation, on distingue :

1/ Les vaccins microbiens :

a) Vaccins par des bactériens de virus vivants ou atténués

Ce sont des vaccins obtenus par l’atténuation ou affaiblissement de la virulence des microbes. Ces vaccins sont les vaccins découvert par PASTEUR ou par ses élèves et dont les plus importants sont :

- Les vaccins antivarioliques

- Le vaccin antituberculeux : B.C.G

-  Le vaccin anti pesteux

- Le vaccin antiamaril (contre la fièvre jaune)

NB : Les microbes sont tués par l’action d’antiseptique, antibiotique, par l’action de la chaleur ou par vieillegessement de la culture, par repiquages successifs.

b) Vaccins par microbes tués :

Ce sont des vaccins préparés à partir de microbes morts. Dans ces vaccins les microbes bien que tués agissent encore comme antigènes. Les microbes sont tués :

- Soit par l’emploi d’un antiseptique comme l’éther

- Soit par la chaleur (vaccin de Widal Chantemesse)

Ex :

Les vaccins anti-cholérétiques

Les vaccins anticoquelucheux

Les vaccins anti dysentériques

Les vaccins anti dysentériques

Les vaccins anti typhoïdes

2/ Vaccination par toxines atténuées ou « anatoxines »

Méthode efficace contre les toxémies ou maladies dues à des exotoxines. Dans une toxémie, l’antigène n’est pas comme dans une septicèmies, le microbe lui-même mais sa toxine ; virulente ou non, elle déclenche la formation d’un anticorps spécifique appelé : ANTITOXINE. Ainsi une toxine atténuée et utilisée pervertissement est un vaccin.

La toxine microbienne, contenue dans le liquide obtenu après filtration sera atténuée de la même façon que le vaccin microbien (chaleur, antibiotique, vieillissement).

3/ Les vaccinations associées ou poly vaccins :

On peut associer les vaccins, et on obtient des vaccins qui immunisent l’organisme contre plusieurs maladies.

-Le poly vaccin est une association de plusieurs vaccins.

Ex :

- le DT(antidiphtérique et antitétanique)

- le T.A.B (anti typhoïde et contre les infections paratyphoïde A et B)

- le DT TAB

Conclusion :

Vaccin : Les vaccins sont des antigènes faisant apparaître des anticorps pouvant être des antitoxines pouvant être antitoxines ou antimicrobiens. Il n’y a que les organismes en bonne santé qui peuvent être vaccinés.

Remarque : On appelle antigène, toute substance étrangère qui une fois introduite dans l’organisme, entraîne la sécrétion d’anticorps.

 L’anticorps est une substance qui neutralise l’antigène.

Caractères généraux : Les préparations des vaccins peuvent varier. Par contre il y a des lois générales auxquelles obéissent toutes les vaccinations.

1- Les vaccinations sont des antigènes faisant apparaître des anticorps

2- Toutes les vaccinations sont spécifiques et donnent une immunité active et durable, elles sont par essence, préventive.

B- SERUM

 serum serum serum

I/ Découverte des antitoxines et du sérum antidiphtérique/ BERHING

Berhing inocule à des chevaux, une toxine diphtérique atténuée à l’aide d’une solution d’iode. Ensuite, ces animaux peuvent supporter des doses considérables de toxines. Ils sont donc vaccinés ; leur immunité est due à la présence d’antitoxine dans leur sang. Berhing fait ensuite une saignée, il laisse coaguler le sang et recueille le sérum, qu’il injecte à un cobaye. Après ce cobaye résiste à l’inoculation d’une dose mortelle de toxine.

L’immunité du cheval, due à la présence d’antitoxine dans son sang peut se transmettre à un autre animal (transfert d’immunité).

L’antitoxine produite par le premier animal garde chez le second son pouvoir de neutraliser la toxine virulente.

Remarque : Roux et Martin montrent le pouvoir curatif de ce sérum dans la diphtérie déclarée. L’emploi du sérum dans la lutte contre une maladie est appelé : SEROTHERAPIE.

 

II/ Découverte de l’anatoxine diphtérique/ RAMON

En 1923, le savant français RAMON découvre l’anatoxine diphtérique :

Découverte : De la toxine diphtérique additionnée de formol à 4/1000, placée à l’étuve à 39°C-40°C pendant un mois, est transformée en une substance nouvelle qui a perdu définitivement tout pouvoir toxique mais qui garde, de la toxine dont elle dérive, la propriété d’engendrer l’antitoxine correspondante, laquelle se combine spécifiquement à la toxine virulente en la neutralisant.

Cette substance inoffensive et immunisante est l’anatoxine diphtérique. Injectée à un cobaye, à une dose de plusieurs cm3, l’anatoxine ne provoque pas le moindre signe d’intoxication.

Ce produit est stable, ne récupère jamais sa toxicité initiale et conserve pendant plusieurs années sa valeur immunisante. L’anatoxine est devenue le vaccin antidiphtérique.

III/ Traitement de la maladie déclarée :

1- Découverte du sérum antidiphtérique :

Le sérum antidiphtérique a été découvert par ROUX en 1890.

Immunisation de l’animal :

Comme toute toxine microbienne, la toxine diphtérique est douée de pouvoir antigénique. Injectée à un animal en doses répétées et progressivement croissantes, la toxine provoque l’apparition de l’anticorps correspondant : « l’antitoxine diphtérique »

Au début on a injecté à un animal ; une dose assez faible de toxine atténuée, puis au fur et à mesure que l’antitoxine apparaît dans le sang on peut élever la dose de la toxine. L’animal ainsi préparé est immunisé, car l’anticorps qu’il a pu fabriquer, se combine spécifiquement à la toxine qui tend à l’intoxiquer et en neutralise l’action nocive.

Toxine diphtérique + Antitoxine = Précipité inoffensif

Ainsi, si on ajoute à la toxine virulente un peu de sérum que l’on a prélevé sur un animal immunisé, le mélange se trouble et on peut prouver qu’il a perdu toute sa toxicité : le sérum contient de l’ANTITOXINE.

Transfert d’immunité à un malade :

On recueille le sérum d’un cheval immunisé et on en injecte à un cobaye. Aussitôt après, celui-ci reçoit une dose mortelle de toxine diphtérique, donc est mis dans la situation d’un diphtérique.

L’immunité du cheval a été transmise, grâce à l’antitoxine de son sérum au cobaye. Il y a eu un véritable transfert d’immunité.

Si on introduit dans un organisme malade du sérum prélevé sur un organisme immunisé, donc contenant de l’antitoxine déjà élaborée par ce dernier, le malade ne devrait plus être sensible à la toxine et devrait guérir.

2- Préparation du sérum :

On se sort du cheval qui supporte bien le traitement et qui fournit de fortes quantités de sérum.

On peut obtenir des sérums normaux sans anticorps appelés aussi des sérums physiologiques. Il est plus important d’obtenir des sérums contenant des anticorps ou antitoxines. Pour cela on procède comme suit :

a) Immunisation du cheval :

On injecte à un cheval en bonne santé le vaccin à dose croissante pendant plusieurs jours (vaccin, l’anatoxine diphtérique).

b) Récolte du sérum :

Un ou deux mois après la dernière injection, on recueille le sang de ce cheval. On laisse coaguler le sang et on recueille le sérum. Le sérum recueille, riche en anticorps sera purifié, concentré, vérifié. Ensuite il peut être utilisé pour guérir le malade.

Cette nouvelle méthode (Sérothérapie) a été appliquée à d’autres maladies et divers autres sérums ont été par la suite réalisés de la même façon. (Ex : Sérum antitétanique)

AINSI, A PARTIR DES VACCINS EXISTANTS, ON PEUT OBTENIR UN SERUM CORRESPONDANT.

IV Comparaison et rapport entre sérothérapie et vaccination :

1- Différence entre sérum et vaccin :

 

VACCINS

SERUMS

Composition

Microbes (tués ou atténués, toxines attentées)

Anticorps, antitoxines

Caractère de l’immunité

Immunité tardive, active mais durable

Immunité immédiate, transférée, passagère

Utilisation

Moyen préventif PROTEGER

Moyen curatif GUERIR

2- Relations entre sérum et vaccin :

La sérothérapie dérive de la vaccination, car pour obtenir un sérum il faut d’abord immuniser un animal, donc savoir le vacciner. La sérothérapie, œuvre du docteur ROUX est venue logiquement s’ajouter à la vaccination qui est essentiellement l’œuvre de PASTEUR.

3- Combinaison sérum- vaccin : la sérovaccination :

La sérovaccination est une combinaison des deux méthodes : sérothérapie et vaccination. Elle est utilisée en cas d’urgence, pour obtenir une immunité à la fois immédiate et durable.

Ex : cas des individus réceptifs se trouvant dans un milieu contaminé, donc sous le coup d’une menace directe.

- Frère ou sœur non immunisé d’un petit diphtérique.

Méthode :

I/ on mis à un individu réceptif une injection de sérum lui apportant une immunité passive immédiate qui souffrira à empêcher l’éclosion de la maladie ;

II/ Trois heure après, en un autre point du corps, on commencera selon la méthode des vaccinations naturelles normales, les injections actions d’anatoxine qui procurera une immunité active durable. En procédant de manière analogue chez un diphtérique, on obtient à la fois sa guérison pour le présent et son immunisation pour l’avenir.

Modifié le: Wednesday 27 July 2016, 10:25