Séquence 2: Etude de quelques minerais de Madagascar

PRODUIT MINIER. Madagascar, au même rang que l’Australie, le Canada et l’Afrique du Sud
02-05-2006 / 14:35

La chromite constitue le premier produit minier de Madagascar. Réputée de très bonne qualité, le chrome est principalement utilisé pour la fabrication des aciers inoxydables.

La Kraomita Malagasy “Kraoma” est la seule entreprise qui exploite ce minerai à Madagascar. Depuis 1996, elle exploite deux gisements : Andriamena et Befandriana. Avec une capacité de production de 250 000 tonnes par an, elle a exporté 92 000 tonnes sur les 207 000 tonnes de minerais bruts produits en 2005. Ses prévisions d’exportation pour 2006 sont de 140 000 tonnes, soit 73% de plus qu’en 2005. La chromite est exportée principalement vers le Japon, la Suède et la Chine.

Graphite : tous des opérateurs français

Madagascar possède des ressources très importantes de graphite en paillettes d’excellente qualité, utilisé pour la fabrication de mines de crayon, de lubrifiant, de peinture et pour le polissage. Les cinq principales entreprises qui opèrent dans ce secteur sont toutes à capitaux français et exploitent dans les Hautes-Terres et sur le Versant Oriental (Côte Est : Moramanga/Toamasina/Vatomandry) : Ets Gallois, Smgi, Ets Izouard, Arsène Louys et Compagnie, Ets Rostaing.

Chute des exportations de mica

Les gisements se trouvent tous au sud, dans la région de Fort-Dauphin. Le mica est utilisé dans l’industrie comme isolant. Les trois principales entreprises qui exploitent le mica sont la Société des mines d’Ampandrandava (Somida), le Groupe Kaleta et L’Exploitation Minière Delorme (Smda). La Somida a le monopole de la production avec une capacité de production de 4.000 tonnes/an et une production annuelle de 1.000 tonnes. Les exportations de mica ont chuté parallèlement à la production dont les coûts d’exploitation sont trop élevés pour être rentables

180 millions de tonnes de bauxite

Les réserves de bauxite, estimées à 180 millions de tonnes, se trouvent dans les environs de Manantenina, au nord de Fort-Dauphin. La bauxite est utilisée pour fabriquer l’aluminium. Les réserves malgaches de bauxite représentent moins de 1% des réserves mondiales en poids brut.

Les sables de plages – Ilménite, zircon et monazite

L’ilménite est le minerai le plus répandu à Madagascar, avec 29 millions de tonnes reconnus, dont 1/3 près de Tamatave et 2/3 dans la région de Fort- Dauphin. Les deux grands projets miniers, Qit Madagascar Minerals (Qmm) et Projet sables minéralisés de Toliara, placeront sans doute Madagascar au rang des grands pays producteurs d’ilménite/titane, aux côtés de l’Australie, du Canada et de l’Afrique du Sud. Les réserves de zircon, estimées à 1,6 millions de tonnes, sont réparties pour moitié dans les régions de Toamasina et de Manantenina. Depuis fin 2004, la Compagnie générale des Mines de Madagascar (Cgmm) prospecte ce type de minerai.

400 à 500 millions de tonnes

Madagascar renferme environ 0,1% de réserves mondiales de minerai de fer avec 400 à 500 millions de tonnes. Mais leur faible teneur en fer (à 30%) ne permet pas de concurrencer la Chine, le Brésil ou l’Australie dont les minerais ont une teneur en fer à 60%.

Le gisement de Soalala au sud de Majunga, avec des réserves évaluées à 360 millions de tonnes, a vocation à devenir un grand projet minier (lancement d’un appel d’offres international à une date encore indéterminée à ce jour). La société Remco prospecte ce type de minerai depuis 2003, et la société australienne Gondana Resources Ltd s’intéresse au rachat de la société Calibra Resources and Engineers Sarl (Crem) et de ses permis miniers concernant les gisements de fer de Fasintsara, de Betioky et un gisement de pyrochlore à Ambanja (nord de Madagascar).

Le quartz de fonte et piézo-électrique

Madagascar est un grand pays producteur de quartz industriel. Les principaux gisements se trouvent à Maroantsetra et Antalaha. Les sociétés Prexmin et Rollmine, qui assurent l’essentiel des activités dans ce domaine, font face à un marché mondial très concurrentiel depuis l’introduction par les Etats-Unis du quartz de culture nettement plus pur et moins cher que le quartz naturel malgache. La transformation locale du quartz en cristal serait un projet intéressant mais elle requiert des investissements élevés.

Le charbon

Malgré son accessibilité (peu profond) et une partie importante “à ciel ouvert”, les coûts d’exploitation du gisement de la Sakoa à 100 km de Tuléar, estimé à 170 millions de tonnes, sont trop élevés pour être rentables.

Recueillis par Fatratra Andriamasinoro
Etude réalisée par la Mission économique de Tananarive
(Avril 2006)